At Pyrn’s

janvier 2022

Photography

Devin Blair

Photo assistant

Aimee Lawson

Styling & art direction

Thomas Santos

Styling assistant

Heloïse Bouchot

Set design

Wilhelmina Lou

Set assistant

Raphaël Michel

Make-up & hair

Théana Giraudet

Models

Shaskia, Mina, Héloïse, Raphaël, Aimee

All clothing

Pyrn Archives

Pendant 15 ans, tout en travaillant dans l’industrie de la mode, Pyrn a collecté des vêtements et accessoires de créateurs afin de constituer sa base de données.

Thomas Santos

Comment est née cette archive et comment vit-elle ?

Perig, Pyrn Archives

Cette archive est tout simplement née d’un constat, il y a quelques années lors d’un déménagement j’ai redécouvert soigneusement rangées en cartons mes archives persos accumulées durant une bonne dizaine d’années. Mais cette fois j’ai décidé que ces cartons resteraient ouverts et que ces pièces devaient servir à quelque chose. À cette période, je venais juste de démissionner d’un job, et j’ai donc tout naturellement sauté le pas avec cette micro collection. J’ai tout d’abord loué un espace et après quelques travaux j’ai ouvert PYRN. Après quelques années j’ai maintenant près de 5000 références et ce n’est que le début...

Les archives sont mises à la disposition des créatifs, artistes, journalistes et je travaille essentiellement en location, mais il m’arrive aussi de vendre certaines pièces et de faire des recherches dédiées pour certains marques. J’ai aujourd’hui énormément de chance d’avoir plusieurs activités professionnelles, les archives fonctionnent donc en vases communicants, l’argent gagné dans ce business est directement réinvesti dans de nouvelles pièces et la restauration des plus endommagées et fragiles.

Thomas Santos

Comment as-tu arrêté les frontières de cette collection - as-tu arbitré en termes de dates, de créateurs, de styles ? Autrement dit, j’ai l’impression qu’il existe un périmètre défini, comment le définirait-tu ?

Perig

L’intérêt que je porte à une pièce est le seul critère que je définis, si un vêtement me parle et si je le trouve inspirant, c’est gagné. Ce périmètre est tout simplement rattaché à mon univers, mon esthétique et ce qui me fait vibrer. Je collectionne de 1960 à aujourd’hui, on peut donc dire contemporain.

Mais je dois quand même avouer concentrer mes recherches sur le début des années 2000, époque où j’étais étudiant avec une véritable fascination pour McQueen, Ghesquière, Chalayan, Theyskens, Galliano, Prada, Ford et tant d’autres....

Thomas Santos

Est-ce qu’il t’arrive d’en sortir, et si oui pourquoi ?

Perig

C’est l’exercice le plus important et celui qui demande aussi le plus de concentration. Mon offre doit toujours surprendre et se renouveler, parfois mes recherches peuvent être trop automatisées, que ça soit par mes mots clefs, mes leviers, mes réseaux et mes créateurs phares. Il est donc plus que nécessaire de mettre constamment un peu de pagaille dans ma méthode pour que mes recherches soient toujours en mouvement et redéfinies. Ce n’est pas toujours instinctif et je dois pratiquer régulièrement la méthode de rééducation...

Thomas Santos

Aujourd’hui, des designers font appel à tes archives, et à d’autres, pour penser de nouvelles collection. Comment explique-tu cette pratique et quel est son intérêt à ton avis ?

Perig

Ce processus existe depuis longtemps dans la mode, mais il a aujourd’hui encore plus de sens face à l’avalanche de collections proposées et parfois les pages se tournent très vites saisons après saisons, aussi vite vues qu’oubliées... Je pense que c’est pour les créateurs une démarche qui va tout d’abord stimuler ces fameuses pages oubliées ou tournées trop vite. Il y a aussi beaucoup de pièces connues par tous en image, mais que peu de gens ont réellement vues et observées, et je suis d’ailleurs souvent surpris de l’image que je me fais d’un vêtement versus la réalité. L’exposition « DOS A LA MODE » avait d’ailleurs pour but de mettre en avant ces fameux DOS, que l’on ne voit pratiquement jamais dans les images de défilé. J’ai aussi tendance à penser que la consultation d’archives rassure, fait prendre du recul et ouvre le champ des possibles, que ce soit une archive privée comme la mienne ou les archives d’une marque pour laquelle on travaille.

Thomas Santos

Les pièces de tes archives ont-elle un écho particulier pour les créateurs aujourd’hui, et si oui, sais-tu pourquoi ?

Perig

C’est très certainement l’air du temps et une esthétique commune qui font écho, je ne prétends pas être visionnaire. Mais le travail de Nicolas GHESQUIERE chez BALENCIAGA en est un bon exemple. Je constate depuis plusieurs années un fort engouement des collectionneurs pour la période « GHESQUIERE », de tout âge et sur tout hexagone, avec un focus sur les premières années de 1999 à 2004. Le bilan est clair, une silhouette, une attitude, une méthode, des collections qui n’ont presque pas pris une ride et qui restent des références pour plusieurs générations de créatifs.

Thomas Santos

Quelle est la pièce la plus demandée de tes archives ?

Perig

Je ne peux pas répondre à cette question, je peux juste dire que nombreux sont ceux qui veulent voir les pièces BALENCIAGA que je collectionne, tout particulièrement l’été 2008, mais ce n’est pas pour autant celles-ci qui sont sélectionnées.

Thomas Santos

Quelle pièce est tu le plus fier d’avoir dans ta collection ?

Perig

Une jupe BALENCIAGA LE DIX par Nicolas GHESQUIERE collection Hiver 2001, look 27. C’est un simple tube en cote avec des applications de lainages plissés dans différents poids, de dentelles et d’un panneau de laçages sur le devant. Un tout petit objet que je ne me lasse pas de regarder, je l’ai récupéré il y a près de 15 ans.

Thomas Santos

Quelle est la pièce la plus rare de tes archives - ou bien celle qui a été la plus difficile à acquérir ?

Perig

Une paire de chaussures collants en lurex coloris chair avec un talon blanc ergonomique et futuriste de la collection BALENCIAGA par Nicolas GHESQUIERE été 2009. Une pièce qui n’a pas été produite et que je n’ai jamais vue en vente à ce jour, tout aussi rare que fragile.

Thomas Santos

Si tu devais n’en garder qu’une, laquelle ?

Perig

Cette question est récurrente ! Pour moi c’est un ensemble, c’est donc tout ou rien. Je n’en garderai donc aucune. Je n’aurai cesse de me demander si j’ai bien choisi la bonne ! J’aime à penser que ces archives ne m’appartiennent pas vraiment, je n’en suis pas le créateur et je suis juste là pour les faire exister.

Thomas Santos

Comment est née cette archive et comment vit-elle ?

Perig, Pyrn Archives

Cette archive est tout simplement née d’un constat, il y a quelques années lors d’un déménagement j’ai redécouvert soigneusement rangées en cartons mes archives persos accumulées durant une bonne dizaine d’années. Mais cette fois j’ai décidé que ces cartons resteraient ouverts et que ces pièces devaient servir à quelque chose. À cette période, je venais juste de démissionner d’un job, et j’ai donc tout naturellement sauté le pas avec cette micro collection. J’ai tout d’abord loué un espace et après quelques travaux j’ai ouvert PYRN. Après quelques années j’ai maintenant près de 5000 références et ce n’est que le début...

Les archives sont mises à la disposition des créatifs, artistes, journalistes et je travaille essentiellement en location, mais il m’arrive aussi de vendre certaines pièces et de faire des recherches dédiées pour certains marques. J’ai aujourd’hui énormément de chance d’avoir plusieurs activités professionnelles, les archives fonctionnent donc en vases communicants, l’argent gagné dans ce business est directement réinvesti dans de nouvelles pièces et la restauration des plus endommagées et fragiles.

Thomas Santos

Comment as-tu arrêté les frontières de cette collection - as-tu arbitré en termes de dates, de créateurs, de styles ? Autrement dit, j’ai l’impression qu’il existe un périmètre défini, comment le définirait-tu ?

Perig

L’intérêt que je porte à une pièce est le seul critère que je définis, si un vêtement me parle et si je le trouve inspirant, c’est gagné. Ce périmètre est tout simplement rattaché à mon univers, mon esthétique et ce qui me fait vibrer. Je collectionne de 1960 à aujourd’hui, on peut donc dire contemporain.

Mais je dois quand même avouer concentrer mes recherches sur le début des années 2000, époque où j’étais étudiant avec une véritable fascination pour McQueen, Ghesquière, Chalayan, Theyskens, Galliano, Prada, Ford et tant d’autres....

Thomas Santos

Est-ce qu’il t’arrive d’en sortir, et si oui pourquoi ?

Perig

C’est l’exercice le plus important et celui qui demande aussi le plus de concentration. Mon offre doit toujours surprendre et se renouveler, parfois mes recherches peuvent être trop automatisées, que ça soit par mes mots clefs, mes leviers, mes réseaux et mes créateurs phares. Il est donc plus que nécessaire de mettre constamment un peu de pagaille dans ma méthode pour que mes recherches soient toujours en mouvement et redéfinies. Ce n’est pas toujours instinctif et je dois pratiquer régulièrement la méthode de rééducation...

Thomas Santos

Aujourd’hui, des designers font appel à tes archives, et à d’autres, pour penser de nouvelles collection. Comment explique-tu cette pratique et quel est son intérêt à ton avis ?

Perig

Ce processus existe depuis longtemps dans la mode, mais il a aujourd’hui encore plus de sens face à l’avalanche de collections proposées et parfois les pages se tournent très vites saisons après saisons, aussi vite vues qu’oubliées... Je pense que c’est pour les créateurs une démarche qui va tout d’abord stimuler ces fameuses pages oubliées ou tournées trop vite. Il y a aussi beaucoup de pièces connues par tous en image, mais que peu de gens ont réellement vues et observées, et je suis d’ailleurs souvent surpris de l’image que je me fais d’un vêtement versus la réalité. L’exposition « DOS A LA MODE » avait d’ailleurs pour but de mettre en avant ces fameux DOS, que l’on ne voit pratiquement jamais dans les images de défilé. J’ai aussi tendance à penser que la consultation d’archives rassure, fait prendre du recul et ouvre le champ des possibles, que ce soit une archive privée comme la mienne ou les archives d’une marque pour laquelle on travaille.

Thomas Santos

Les pièces de tes archives ont-elle un écho particulier pour les créateurs aujourd’hui, et si oui, sais-tu pourquoi ?

Perig

C’est très certainement l’air du temps et une esthétique commune qui font écho, je ne prétends pas être visionnaire. Mais le travail de Nicolas GHESQUIERE chez BALENCIAGA en est un bon exemple. Je constate depuis plusieurs années un fort engouement des collectionneurs pour la période « GHESQUIERE », de tout âge et sur tout hexagone, avec un focus sur les premières années de 1999 à 2004. Le bilan est clair, une silhouette, une attitude, une méthode, des collections qui n’ont presque pas pris une ride et qui restent des références pour plusieurs générations de créatifs.

Thomas Santos

Quelle est la pièce la plus demandée de tes archives ?

Perig

Je ne peux pas répondre à cette question, je peux juste dire que nombreux sont ceux qui veulent voir les pièces BALENCIAGA que je collectionne, tout particulièrement l’été 2008, mais ce n’est pas pour autant celles-ci qui sont sélectionnées.

Thomas Santos

Quelle pièce est tu le plus fier d’avoir dans ta collection ?

Perig

Une jupe BALENCIAGA LE DIX par Nicolas GHESQUIERE collection Hiver 2001, look 27. C’est un simple tube en cote avec des applications de lainages plissés dans différents poids, de dentelles et d’un panneau de laçages sur le devant. Un tout petit objet que je ne me lasse pas de regarder, je l’ai récupéré il y a près de 15 ans.

Thomas Santos

Quelle est la pièce la plus rare de tes archives - ou bien celle qui a été la plus difficile à acquérir ?

Perig

Une paire de chaussures collants en lurex coloris chair avec un talon blanc ergonomique et futuriste de la collection BALENCIAGA par Nicolas GHESQUIERE été 2009. Une pièce qui n’a pas été produite et que je n’ai jamais vue en vente à ce jour, tout aussi rare que fragile.

Thomas Santos

Si tu devais n’en garder qu’une, laquelle ?

Perig

Cette question est récurrente ! Pour moi c’est un ensemble, c’est donc tout ou rien. Je n’en garderai donc aucune. Je n’aurai cesse de me demander si j’ai bien choisi la bonne ! J’aime à penser que ces archives ne m’appartiennent pas vraiment, je n’en suis pas le créateur et je suis juste là pour les faire exister.

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